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Sortir le Renseignement du Maintien de l’Ordre Politique

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Description

Dans l’opinion, et dans l’opinion camerounaise en particulier, le renseignement est un domaine qui fascine, en même temps qu’il fait peur. Bien avant l’indépendance du Cameroun et en raison des préalables stratégiques posés par l’UPC dans le cadre du processus de décolonisation qui entraient en opposition frontale avec les objectifs géostratégiques des stratèges coloniaux français, l’institutionnalisation du renseignement s’y est amorcée dans la logique de terreur. Ce sont la pensée doctrinale et opérationnelle, les méthodes et les techniques du redoutable Bureau de Documentation du Haut-commissariat (BEDOC), dont les services camerounais sous les présidents Ahmadou AHIDJO et Paul BIYA sont les héritiers, qui ont forgé l’habitus professionnel du renseignement camerounais. Depuis l’indépendance du Cameroun le 1er janvier 1960, sous les présidents Ahmadou AHIDJO et Paul BIYA, le renseignement porte les marques conceptuelles de Samuel KAME, l’agent indigène fidèle de la réalisation du projet géostratégique français, l’admirateur décomplexé de Benito MUSSOLINI et donc du fascisme et du totalitarisme, l’artisan du parti unique et le tout puissant secrétaire politique de l’Union Nationale du Cameroun (UNC) dès 1966. C’est un renseignement uniquement fondé sur la subversion de l’ennemi intérieur et par conséquent dévoyé. Malgré la fin de la guerre froide qui a ouvert la voie à un contexte international inévitablement instable et donc favorable à l’inscription du pays dans la dialectique des intelligences qui lui permet de s’extirper enfin de son destin stratégique historique, le retour du pluralisme politique et l’ancrage démocratique du pays affirmé par la Constitution du 18 janvier 1996, le Cameroun n’a pas su/ voulu mettre les fonctions du renseignement au service de son émancipation politique et stratégique. Face aux multiple défis auquel il est désormais confronté, le Cameroun est condamné à réévaluer son choix historique du « destin lié » ainsi que son « indépendance-coopération » pour enfin définir, lui-même, ses intérêts fondamentaux et se servir de l’avantage de la connaissance et de l’anticipation que procure le renseignement pour s’affirmer comme acteur de son destin et construire, puis porter et assumer un projet géostratégique national. Cette démarche politique peut aujourd’hui paraître révolutionnaire. C’est pourtant elle que l’UPC originelle avait déjà amorcée et contre laquelle les stratèges coloniaux français avaient décidé de lui mener une guerre totale. C’est au nom de la même politique ces derniers ont légué au régime néocolonial qu’ils ont mis en place puis confié à une élite politique locale loyale aux intérêts de la France, la haine viscérale du nationalisme. Pour sa renaissance stratégique qui est un impératif de survie, l’État camerounais doit se rappeler que le renseignement est un moyen qu’une puissance ne peut pas négliger. Aussi doit-il se doter enfin d’une véritable politique publique du renseignement d’où seront ensuite définis, sur la base des intérêts nationaux clairement formulés, les objectifs stratégiques, la stratégie nationale et l’orientation du renseignement. Celle-ci ne peut sortir le pays de sa conception et de sa pratique caduques du renseignement que si elle est déduite de la Politique de Défense et de Sécurité Nationale (PDSN), dont malheureusement le Cameroun n’a, en près de soixante ans d’indépendance, pas encore pu se doter.

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1 avis pour Sortir le Renseignement du Maintien de l’Ordre Politique

  1. admin

    Livre politique pertinent

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