Otage d’une sirène

Pour ceux qui en doutaient encore, le phénomène de mamiwata existe bel et bien.
Et le livre de Numbisha Venetius Attey (Noumbissiè Vincent) intitulé : « Otage d’une
Sirène ; Comment une mamiwata a failli ruiner ma vie » nous en apporte la preuve.
Ce livre-épouvante aux allures d’un véritable film d’horreur est un récit glaçant qui
atteste de l’existence des forces obscures en général, et du phénomène de la Reine des
eaux en particulier.
Comme son titre l’indique, il s’agit de la propre histoire de l’auteur qui nous raconte
par le menu comment il a été pris dans les griffes acérées d’une jeune fille sorcière,
pendant plus de neuf ans. Après avoir décrit les circonstances dans lesquelles il s’est
retrouvé dans cet engrenage presque sans fin, l’auteur nous promène à travers les
chemins sinueux qu’il a empruntés pour sa guérison. L’histoire pathétique de Vincent qu’il a décidé de nous raconter ne relève pas de la fiction pour amuser la galerie. Il ne s’agit pas de l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu le lion comme dans les contes et légendes, mais d’une histoire réelle, vécue
par l’auteur, avec des personnages réels et identifiables. Les faits qu’il rapporte sont
vérifiables à travers les personnes et les lieux qu’il cite dans son livre. Ces personnes
dont la majorité est encore en vie, ont témoigné de la véracité des faits que l’auteur
nous révèle.
Pour l’auteur, cet ouvrage sur fond d’autobiographie a certes une valeur testimoniale
(c’est-à-dire une preuve de l’existence du phénomène des mamiwata), mais également
une valeur psychothérapeutique (c’est-à-dire un traitement pour guérir des traumatismes causés par neuf années de captivité aux mains de cette jeune fille sorcière) et tourner définitivement la page.
En décidant de se mettre à nu, au risque d’être la risée de la société, Vincent fait œuvre
utile en ce sens que son histoire pourrait servir de mise en garde et de leçon aux éventuels futurs lecteurs. Comme il l’affirme dans son avant-propos : « j’aurais eu à lire
un tel livre que je ne me serais pas laissé embourber jusqu’au cou sans percevoir le
moindre signe… » Autant dire que Vincent a accepté de se sacrifier pour les autres.
Quelle belle leçon d’altruisme ! Il espère aussi et surtout que son engagement fera
tache d’huile auprès des victimes du phénomène des mamiwata, ou de toute autre
force des ténèbres.
Mais par-delà toutes ces considérations, c’est surtout le courage, la bravoure, la ténacité, bref la capacité de résilience de l’auteur de ce récit terrifiant qui forcent l’admiration. Car après tant d’années d’épreuves, retomber sur ses deux pieds et se remettre dans le sens de la marche –comme c’est le cas aujourd’hui- mérite d’être salué