Cameroun, le journalisme en mutations
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Plusieurs personnes connaissent en feu Pius Njawe – fondateur du journal Le Messager – le combattant, le militant; mais très peu, probablement, ignorent que cet ancien
garçon de courses de La Gazette, qui créa son journal à 22 ans sans formation y relative, excellait dans un genre majeur du journalisme : le reportage. En rendant hommage
à d’illustres acteurs de la presse d’information au Cameroun, Haman Mana et Valentin
Siméon Zinga – qui n’en sont pas moins des vétérans – analysent dans cet ouvrage les
avatars du journalisme dans cette “Afrique en miniature”, en confrontant tout au long les
universaux du journalisme et la profession telle qu’elle se vit au Cameroun.
De la presse dite “tribunitienne” née des “années de braise”, le livre présente les métamorphoses dans le secteur et met en lumière les défis actuels sur le plan local, avec le
“Journalisme du Hilton”, la “presse WhatsApp”, les allégeances rémunérées, les palabres
cathodiques instituées les dimanches, entre autres. D’autres enjeux sont également examinés, notamment les défis posés par Internet, les contraintes liées aux regroupements professionnels, la situation de la publicité, le financement des médias, le rapport aux acteurs
politiques, le pluralisme des médias.
Sans complaisance, Haman Mana et Valentin Siméon Zinga reconnaissent que le discours
de la presse au Cameroun est brouillé par des imposteurs, des journalistes (issus aussi bien
d’écoles de formation que formés sur le tas) et par… les pouvoirs publics. Les relents de
pessimisme qui innervent ces échanges ne viennent que mieux renforcer l’idée, la haute
idée, que les auteurs se font du journalisme : une activité professionnelle au service du
progrès et des réformes, opposée à l’injustice et la corruption, toujours dévouée à l’intérêt
public et contre les abus, d’où qu’ils viennent
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